Interview: Paco Azorín, responsable de la conception de la scénographie de Turandot, la nouvelle production du Festival de Peralada

Interview: Paco Azorín, responsable de la conception de la scénographie de Turandot, la nouvelle production du Festival de Peralada

'J’espère que le Festival de Peralada continuera à développer ses propres productions car il a su trouver la formule pour le faire bien et avec rigueur'

Paco Azorín à été le directeur scénique de l’opéra Othello, de Verdi, la production 2015 du Festival de Peralada. Cette année, il revient au Festival pour se charger de la conception de la scénographie de l’opéra Turandot, de Puccini, la troisième production propre au Festival, que l’on pourra voir les 6 et 8 août prochains à l’Auditorium du Parc du Château de Peralada, dirigée par Mario Gas.

Paco Azorín a étudié la scénographie et la direction artistique à l’Institut du Théâtre de Barcelone. Il a réalisé plus de cent cinquante scénographies pour l’opéra, le théâtre, la danse et le musical.  En Espagne, il mène fondamentalement ses activités dans les théâtres et les festivals publics, comme le Centre Dramatique National, le Théâtre Lliure, le Théâtre Espagnol, le Théâtre National de Catalogne, le grand Théâtre du Liceu et le Festival Barcelona Grec, entre autres.

Dans cette interview, nous parlons avec Azorín des préparatifs de l’opéra Turandot et du Festival de Peralada.

Paco Azorín, que représente pour vous cette nouvelle commande du Festival de Peralada?

Cela me motive énormément. Depuis tout petit, j’ai vécu ce festival en tant que spectateur et de même que le Liceu est mon école d’opéra d’hiver, le Festival de Peralada est mon école d’opéra d’été.  Avoir dans ma biographie personnelle le Festival de Peralada est très important car c’est un endroit très spécial pour moi. Et si nous ajoutons que je reviens au Festival après le grand succès d’Othello et que je le fais en travaillant en collaboration avec Mario Gas, qui dirigera cet opéra, ce projet devient le plus important de l’année.

Travaillerez-vous main dans la main avec Mario Gas ? ...

C’est un chef qui, du point de vue professionnel, pourrait être mon grand-père ou mon père … J’ai toujours travaillé avec des gens plus âgés que moi, comme Lluís Pasqual et en vérité, ce sont des maîtres pour moi. Quand j’étais petit, j’étais allé au Liceu voir des productions de Mario Gas et maintenant je travaille avec lui sur Turandot. C’est comme retourner à l’Ecole de Théâtre et y apprendre des choses des plus grands.

Comment préparez-vous la Turandot que nous verrons à Peralada?

Je suis un grand admirateur de cet opéra et je le connais sous toutes ses coutures en tant que spectateur. Pour préparer l’opéra que nous verrons au Festival de Peralada, la première chose que j’ai faite à été d’approfondir la connaissance de la musique et de la partition. Je l’ai beaucoup étudiée pour décider d’une route commune avec Mario Gas, en fuyant les lieux communs. C’est un opéra qu’on a toujours rendu avec une esthétique de restaurant chinois et moi, ce que je veux faire, c’est en donner une nouvelle image, que le public voie ce qu’il attend, mais avec plus d’ingrédients. Comme le disait Federico García Lorca "ce n’est pas jeter de la poudre aux yeux, c’est semer de la poussière d’or.”

Quelle considération méritent les productions du Festival de Peralada?

C’est un miracle que, depuis l’initiative du secteur privé, des productions voient le jour. Ce festival est devenu une référence du répertoire au niveau mondial. Tout le monde attend avec délectation de connaître le programme. J’espère qu’il continuera à sortir ses propres productions. Ils ont su trouver la formule pour y parvenir avec succès et, en plus, avec beaucoup de rigueur.

Cette année, le Festival fête son 30ème anniversaire ...

Face à l’état culturel du pays, ces 30 années de Festival sont très significatives. Il est devenu un des rendez-vous culturels les plus importants de l’été. Cependant, il devrait recevoir plus de soutien des pouvoirs publics et une excellente formule serait un financement mixte entre le secteur public et le secteur privé.