La formation Cantoría offrira l'ensemble des cantates Membra Jesu Nostri (Buxtehude) lors de la troisième édition de Pâques du Festival Peralada 2025
La formation Cantoría offrira l'ensemble des cantates Membra Jesu Nostri (Buxtehude) lors de la troisième édition de Pâques du Festival Peralada 2025
- La programmation de l'édition d'été de cette année sera rendue publique le 29 avril prochain et la première de l'opéra Don Juan no existe, de Helena Cánovas (Tona, 1994) y aura lieu
- La deuxième édition de Pâques a été clôturée le Samedi Saint avec un résultat excellent en tant que référent musical de ces dates dans le pourtour Méditerranéen
Peralada. - La formation musicale Cantoría (2016), dirigée par Jorge Losana, fera de nouveau partie du programme de l'édition de Pâques du Festival de Peralada - elle avait déjà été présente lors de la première, l'année dernière-, dans ce cas la troisième, qui aura lieu les 17, 18 et 19 avril 2025 avec comme épicentre, de nouveau, l'église du Carme. Cantoría offrira le cycle de cantates composées par l'organiste germano-danois Dietrich Buxtehude (1637-1707) réunies sous le titre Membra Jesu Nostri. Il s'agit d'un des jalons de la musique religieuse du XVIIe siècle composé de sept cantates se basant sur chacune des parties du corps du Christ crucifié, pour se convertir en une réflexion sur le sacrifice de Jésus-Christ. La cantate est distribuée en ordre croissant, émulant la vision des croyants : depuis les pieds jusqu'au visage, en passant par les genoux, les mains, la poitrine et le cœur. La proposition comprend l'insertion de textes évangéliques des sept paroles chantées en catalan avec un chant grégorien et la mise en scène prévoit la participation d'une dizaine de chanteurs, deux violons, une viole de gambe, un violone, une théorbe et un orgue.
Selon cette ligne, le Festival de Peralada veut souligner que lors de l'édition de cet été, dont la programmation sera révélée le 29 avril prochain, sera célébrée la première absolue de l'opéra Don Juan no existe, une pièce en deux actes composée par Helena Cánovas. Cánovas est une jeune compositrice, lauréate de la deuxième édition du Carmen Mateu Young Artist European Award Opera and Dance. Actuellement, elle réside à Cologne (Allemagne), elle a fait des études de musique et de composition au Conservatoire Supérieur de Musique d'Aragon et a effectué des masters en Composition de Musique Instrumentale et de Musique Électronique à l'Université de Musique et Danse de Cologne. Cánovas est, depuis 2020, Directrice Artistique du Festival Avantgarten (Lieberg, Allemagne) et fait partie de l'équipe de divulgation de théâtre musical et public jeune de la Deutsche Oper am Rhein.
Un bilan très positif de la deuxième édition de Pâques
La deuxième édition de Pâques du Festival Peralada 2024 s'est achevée samedi dernier, permettant de constater que le cycle, qui est le premier chapitre d'un festival qui continue durant la saison estivale, s'est converti, en toute évidence, en un rendez-vous de référence dans le bassin Méditerranéen en ce qui concerne l'environnement musical. Dans cette deuxième édition de Pâques, grâce aux critères suivis dans la programmation, l'histoire du festival a également été consolidée comme un événement qui favorise une profonde communion et un dialogue entre musique et spiritualité, ce qui se traduit par la création d'une atmosphère très particulière de méditation très appropriée à l’époque.
Le bilan de l'édition de cette année du cycle est très positif, avec deux points d'inflexion : la première dans l'État en époque moderne de l'oratorio San Giovanni Battista, de Stradella, et la première absolue des leçons des ténèbres Tenebrae Responsoria (Feria sexta in Parasceve), du compositeur de Reus, Joan Magrané. Les deux spectacles sont une production du propre festival, ce qui en renforce sa condition en tant que moteur de création et récupérateur ainsi que redécouvreur de notre patrimoine musical.
Quant à l'oratorio San Giovanni Battista, qu'Alessandro Stradella (1643-1682) composa et créa en 1675, ce fut le musicien Dani Espasa, directeur de la formation de musique ancienne Vespres d'Arnadí, avec la complicité du contre-ténor Xavier Sabata, qui ont proposé à la direction artistique du festival de récupérer et d'actualiser la pièce. Espada a fait quelques arrangements, tandis que la distribution, dirigée par Sabata (Giovanni Batista), était complétée par la soprano Giulia Semenzato (Fille d'Hérode), la basse Luigi de Donato (Hérode), le ténor Juan Sancho (Conseiller) et la soprano Elena Copons (Hérodias). . La production a été un véritable succès, tant au niveau public, qui a accueilli la proposition avec chaleur, intérêt et enthousiasme, qu'au niveau musical, avec la récupération de l'instrumentation de la partition originale de Stradella, mais en appliquant une variété de changements d'instrumentation selon le passage de l'œuvre, conférant à la pièce un dynamisme remarquable et la transcendance et la spiritualité nécessaires.
La première absolue des Tenebrae Responsoria fait partie de ces jalons qui seront marqués en lettres d'or dans la mémoire de la trajectoire du festival, d'été ou de Pâques. C'est là le paradigme de ce que prétend le festival : la récupération du patrimoine musical en le rapprochant à contemporanéité et la promotion de créateurs -interprètes, compositeurs, etc. - de notre pays, qui ont avec le festival une fenêtre, une vitrine. Les Tenebrae Responsoria est une commande que la direction artistique du festival fit au compositeur Joan Magrané, une production qu'ont mis sur pied Magrané même et Francesc Prat, directeur de la GIO Symphonia, avec la participation des solistes Pau Codina (violoncelle) et María Hinojosa (soprano). Alors qu'il était presque minuit en ce Vendredi Saint, l'église du Carme fut le scénario d'exception de la première, qui fut un succès absolu. Magrané et le GIO Symphonia ont fasciné l'ensemble du public avec une pièce inoubliable, qui s'inspire de la structure des leçons d'obscurité des maîtres baroques français, mais qui introduit des variations, tout en accordant le statut de soliste au violoncelle, en remplacement de l'une des deux sopranos sous la forme traditionnelle. Tant l'oratorio de Stradella que la première de la pièce de Magrané, furent enregistrées par Catalunya Música.
En dehors de ces deux concerts, l'église du Carme a vécu d'autres moments mémorables comme, également le vendredi, la représentation de l'ensemble Bachcelona Consort, qui a interprété avec une extrême délicatesse la parodie que Johann Sebastian Bach avait élaboré du Stabat Mater de Pergolesi ; la représentation, le samedi, du pianiste andalou Javier Perianes, qui a amené à Peralada la lumières des Goyescas de Granados, et les attendues leçons des ténèbres des maestros du baroque français, François Couperin (1668-1733) et Marc-Antoine Charpentier (1643-1704), par le Chœur et l'Orchestre de l'Opéra Royal de Versailles. La deuxième édition de Pâques du Festival Peralada a enregistré une occupation de 87%. L'occupation préalable approchait 100%, mais l'annulation de représentation du pianiste coréen, Yanchun Lim, a réduit le pourcentage, du fait de certaines annulations du public provenant de l'étranger.