L’OPÉRA HADRIAN DE RUFUS WAINWRIGHT ARRIVE CET ÉTÉ AU FESTIVAL CASTELL DE PERALADA

L’OPÉRA HADRIAN DE RUFUS WAINWRIGHT ARRIVE CET ÉTÉ AU FESTIVAL CASTELL DE PERALADA

L'opéra contemporain fait son retour au Festival Castell de Peralada sous la houlette du génie Rufus Wainwright, avec la collaboration des Teatro Real. L'artiste, qui avoue s’être senti fasciné par l’univers de l’opéra depuis sa prime jeunesse, présentera cet été sa seconde œuvre dans le domaine de l’art lyrique au Théâtre royal de Madrid (le 27 juillet) et deux jours plus tard, au Festival Castell de Peralada (le 29 juillet). Hadrian, inspiré du personnage de l’empereur romain Hadrien, réunit les ingrédients idéaux pour une trame d’opéra classique qui narre l’histoire d’amour entre Hadrien et son jeune amant.

La proposition scénique, imaginée par Jörn Weisbrodt, consiste en une interprétation diamétralement opposée à celle qui a été montrée à l’Opéra du Canada par la Canadian Opera Company (COC) en 2018. Dans cette nouvelle version, l’œuvre prend possession de la scène dépouillée de tous ses décors et de ses nombreux interprètes, cédant le pas à une radicalisation et à une expression émotionnelle et visuelle de la nature dramatique intrinsèque à l’opéra. Weisbrodt, dans cette version qui prend la forme d’un concert partiellement mis en scène, présente un narratif bâti à partir de clichés du légendaire photographe américain Robert Mapplethorpe. À travers ces photos, le spectateur perçoit les tensions et les tourments des différents personnages, tout en découvrant l’histoire d’un empereur désespéré qui avait tout eu en sa possession, hormis l’unique chose qu’il désirait réellement.

L’Hadrian de Rufus Wainwright est un opéra en quatre actes, profond, complexe et convaincant, dont les protagonistes sont des personnalités riches qui subissent d’importants et émouvants changements tout au long de l’œuvre. Celle-ci, comme l’a expliqué son compositeur, est rédigée selon la tradition lyrique du XIXe siècle et du début du XXe, lorsque l’opéra était une forme d’art musical réellement populaire et que les gens chantaient des airs d’opéra dans les rues. Aux yeux de son auteur, cet opéra contemporain tente de ressusciter et de rattacher l’opéra à une époque où il était davantage populaire. Son but est d’offrir un point de vue nouveau sur l’opéra contemporain et d’expliquer une nouvelle histoire, une histoire d’amour homosexuel, à un public contemporain, mais en faisant appel à la mélodie, à l’harmonie, aux émotions profondes, aux airs et aux scènes d’ensemble s’inscrivant dans la tradition du grand opéra.

Le livret, œuvre du célèbre dramaturge canadien Daniel MacIvor, recrée l’histoire du dernier jour de la vie d’Hadrien, l’empereur romain qui régna entre 117 et 138 avant J.-C. Hadrien est plus connu pour l’édification en Grande-Bretagne du mur qui porte son nom et pour le conflit avec la Judée face à l’essor du monothéisme. Mais il n’est en revanche guère connu pour ce qui est peut-être son legs le plus important, le fait qu'il ait vécu ouvertement son homosexualité et ait témoigné un amour profond et indestructible pour un autre homme, un homme libre, qui mourut noyé dans le Nil dans des circonstances suspectes. L’opéra Hadrian tente d’apporter une explication à cette mort, et aussi à la politique de l’empereur. Il expose la douleur insondable de ce dernier et élève la relation entre Hadrien et Antinoüs au rang de l'une des plus importantes histoires d'amour de tous les temps.

À cette occasion, le Théâtre Royal de Madrid et le Festival Castell de Peralada ont réuni une distribution emmenée par Thomas Hampson, Ainhoa Arteta, Xabier Anduaga, Rubén Amoretti et Vanessa Goikoetxea, dans les rôles principaux, accompagnés par le Chœur et l’orchestre titulaires du Théâtre royal de Madrid, dirigés par le chef d’orchestre Scott Dunn. À cette distribution s’ajoutent les voix d’Alejandro del Cerro, Vicenç Esteve, Gregory Dahl, Pablo García-López, Josep-Ramón Olivé, David Lagares, Berna Perles et Albert Casals.

Les billets pour le spectacle seront en vente ici.